Publié le 18 novembre 2022

Vers une quatrième année d’internat en médecine générale ?

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Toujours plus palpable dans le quotidien des Français, la problématique de la désertification médicale ne cesse de mobiliser les décideurs politiques et les acteurs de la santé. Plusieurs dispositifs ont déjà été mis en œuvre pour y répondre parmi lesquels le contrat de début d’exercice qui avait vocation à promouvoir le choix de la médecine de ville chez les jeunes médecins ou la prime d’engagement dans la carrière hospitalière qui visait quant à elle à inciter les nouveaux praticiens à rejoindre l’hôpital public.

Le 25 septembre dernier, le ministre de la Santé François BRAUN, avec son homologue de l’enseignement supérieur, ont annoncé une réforme introduisant une quatrième année d’internat en médecine générale qui fait débat : « année de consolidation des compétences » pour le gouvernement, « année d’exploitation supplémentaire » pour les représentants des internes…

Toujours plus palpable dans le quotidien des Français, la problématique de la désertification médicale ne cesse de mobiliser les décideurs politiques et les acteurs de la santé. Plusieurs dispositifs ont déjà été mis en œuvre pour y répondre parmi lesquels le contrat de début d’exercice qui avait vocation à promouvoir le choix de la médecine de ville chez les jeunes médecins ou la prime d’engagement dans la carrière hospitalière qui visait quant à elle à inciter les nouveaux praticiens à rejoindre l’hôpital public.

Le 25 septembre dernier, le ministre de la Santé François BRAUN, avec son homologue de l’enseignement supérieur, ont annoncé une réforme introduisant une quatrième année d’internat en médecine générale qui fait débat : « année de consolidation des compétences » pour le gouvernement, « année d’exploitation supplémentaire » pour les représentants des internes…

En quoi consiste cette réforme ?

Selon le ministre de la Santé, cette réforme a deux objectifs. D’une part, elle vise à parfaire le cursus de médecine. Il estime que les 3 années nécessaires à l’obtention du DES ne « permettent pas d’avoir un champ de formation suffisant, en particulier sur des activités comme la pédiatrie, la gynécologie, l’obstétrique… ». Pour François Braun, lui-même médecin, « cette quatrième année est faite pour améliorer la formation des médecins ».

D’autre part, cette réforme participe de la lutte contre la désertification médicale. L’exécutif préconise que cette année supplémentaire soit effectuée hors de l’hôpital et en priorité dans des zones sous-dotées. Au ministre d’ajouter qu’il souhaite que cette année supplémentaire soit une incitation et non une obligation.

Que lui reproche-t-on ?

Les syndicats d’internes ont émis des critiques sur la forme et de sérieuses réserves sur le fond. Sur la forme, les représentants d’internes reprochent à cette réforme un manque de concertation. Insérée dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) et adoptée via l’article 49-3 de la constitution, la réforme n’a pas été enrichie des échanges entre les différents acteurs de la santé.

Quant au fond, ils avancent que le projet de loi n’apporte aucune solution aux problèmes d’accès au soin. A leur sens, elle est même contre-productive car elle retarde l’installation de jeunes médecins généralistes d’un an, un an de trop à l’aune de la situation de la France. Enfin, les syndicats des internes, soutenus par les principaux syndicats de médecins (communiqué commun) y voient une instrumentalisation des médecins en formation pour répondre à moindre frais à la problématique des déserts médicaux.

Face à cette situation, et au projet de loi, adopté en première lecture au Sénat le 18 octobre dernier, et qui devrait entrée en vigueur dès la rentrée 2023, les étudiants en médecine, externes et internes, ont débuté une grève illimitée depuis le 14 novembre. Ils ont également appelé à une journée de mobilisation ce 17 novembre, la 3ème depuis l’annonce de la réforme.