Publié le 6 janvier 2023

La grève des médecins généralistes libéraux

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Dans l’un de ses précédents articles, Activa Médical constatait le succès des centres de santé. Plus qu’un constat, il s’agissait d’une alerte. En effet, la médecine libérale est en crise. Cette crise a engendré une grève inédite de nombreux médecins généralistes, à l’appel du collectif « Médecins pour demain ». Débutée le 26 décembre 2022, la grève devrait se poursuivre jusqu’au 8 janvier.

Dans l’un de ses précédents articles, Activa Médical constatait le succès des centres de santé. Plus qu’un constat, il s’agissait d’une alerte. En effet, la médecine libérale est en crise. Cette crise a engendré une grève inédite de nombreux médecins généralistes, à l’appel du collectif « Médecins pour demain ». Débutée le 26 décembre 2022, la grève devrait se poursuivre jusqu’au 8 janvier.

Les revendications

  • Revalorisation du tarif des consultations :

Certains praticiens ont réclamé un doublement du tarif des consultations, passant ainsi de 25 à 50 euros. Cette demande n’est pas partagée par MG France, qui est le premier syndicat des médecins généralistes en France. Le syndicat n’adhère pas à l’idée d’une consultation à 50 euros, quelle qu’elle soit. Il préconise une revalorisation ciblée qui tienne compte de la nature de la consultation, suivant qu’il s’agisse par exemple d’une angine ou d’une pathologie chronique qui va mobiliser plus longtemps le praticien.

  • Amélioration des conditions de travail :

Les médecins généralistes s’inquiètent globalement de l’évolution de leur métier. Ils estiment qu’ils ne peuvent plus, en raison des lourdeurs administratives, pleinement se consacrer à la médecine de famille qu’ils ont choisie. « Les négociations conventionnelles vont faire de nous des administrateurs de la sécurité sociale » s’indigne une médecin généraliste strasbourgeoise.

A cela s’ajoute la téléconsultation à laquelle les grévistes reprochent d’« ubériser » leur profession.

  • Liberté d’installation :

Les grévistes s’inquiètent aussi pour leur liberté d’installation, de plus en plus remise en question sur l’autel de la lutte contre les déserts médicaux. Activa Médical alertait déjà il y a quelques temps sur le caractère cornélien de la conciliation entre liberté d’installation et lutte contre la désertification médicale. Il faut dire qu’au moment où de plus en plus de français n’ont pas accès à un médecin traitant, il est difficile de comprendre que ces derniers ne s’installent pas dans les zones où il en manque le plus.

Dans le prolongement de leur inquiétude, les grévistes, comme beaucoup de médecins s’opposent fermement à l’idée d’une quatrième année d’internat devant être effectuée en zone sous-dense.

Position actuelle des pouvoirs publics

Ce 5 janvier, dans une interview télévisée, le Ministre de la Santé François BRAUN s’est dit « prêt à augmenter les prix de la consultation, dès lors que les besoins des Français sont remplis ». Il a en particulier mis l’accent sur la nécessité pour tout malade chronique d’avoir un médecin traitant, ainsi que sur la permanence des soins la nuit et le week-end.

En tout état de cause, la question de la revalorisation de la consultation ne pourra être réglée que dans le cadre des négociations conventionnelles en cours actuellement entre les syndicats de médecins libéraux et l’Assurance Maladie. Le Directeur Général de la Cnam, Thomas FATOME, s’était expliqué sur les objectifs de ces négociations qui doivent se terminer en février prochain.