Publié le 28 mars 2025
Les récentes manifestations des Praticiens à diplôme hors-Union européenne
Les Praticiens à diplôme hors-Union européenne (Padhue) réclament une reconnaissance de leur travail et une régularisation immédiate.
Les Praticiens à diplôme hors-Union européenne (Padhue) réclament une reconnaissance de leur travail et une régularisation immédiate.
Une manifestation et une grève de la faim inédites
La France compte environ 5 000 Praticiens à diplôme hors-Union européenne (Padhue), pour lesquels les conditions d’exercice sont définis dans le Décret n° 2020-1017 du 7 août 2020. Près de 300 d’entre eux ont entamé une grève de la faim le mercredi 5 mars dernier pour protester contre l’absence de régularisation de leur statut. Cette mobilisation, qui devait durer trois jours, précédait une manifestation prévue devant le ministère de la Santé le samedi suivant.
Ces professionnels de santé dénoncent le non-respect des engagements pris par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal et le président Emmanuel Macron en janvier 2024, évoqués ici en février 2024. Ces promesses visaient à faciliter leur régularisation pour lutter contre les déserts médicaux.
En effet, malgré leur rôle crucial dans le système de santé français, la situation des Padhue reste précaire.
Un examen jugé arbitraire et une situation administrative précaire
Les Padhue doivent passer des épreuves de vérification des connaissances (EVC) pour être régularisés, mais le processus est jugé arbitraire comme l’indique ce reportage de France Info. Lors de la dernière session, 20 % des places qui devaient être attribuées ne l’ont pas été, et certains candidats ont été recalés malgré des résultats supérieurs à la moyenne.
En plus de cette incertitude administrative, ces professionnels perçoivent un salaire trois fois inférieur à celui de leurs collègues français pour le même poste. Leurs contrats sont renouvelés tous les six mois, sans garantie de pouvoir rester en France.
Après avoir épuisé tous les recours possibles, ils dénoncent une situation injuste et incompréhensible.
Le ministère de la santé augmente le nombre de candidats admis aux EVC
Face à cette précarité, les Padhue réclament une reconnaissance de leur travail et une régularisation immédiate. Beaucoup d’entre eux maintiennent le fonctionnement de certains hôpitaux à bout de bras, alors même que la France fait face à une pénurie de soignants. Leur but était d’attirer l’attention des autorités et de l’opinion publique sur leur situation.
Le ministère de la Santé avait quant à lui souligné, dans un communiqué du 6 février 2025, l’augmentation du nombre de candidats admis aux EVC en 2024, avec 3 235 lauréats contre 2 205 l’année précédente, ainsi que 638 candidats sur liste complémentaire.
La manifestation du 8 mars 2025 devant le ministère de la Santé a été l’occasion, pour les praticiens, de réitérer leurs revendications. Déterminés, ces professionnels de santé comptent poursuivre leur mobilisation jusqu’à obtenir des réponses concrètes.