Publié le 12 avril 2024
Démographie médicale : quelques données
Les questions de démographie médicale font régulièrement l’actualité de la presse nationale comme régionale ces dernières années. Nombreux sont les articles qui évoquent les problématiques liées à l’accès aux soins, à l’hôpital comme en ville, en particulier depuis la crise sanitaire de 2020 qui a mis en lumière les problèmes d’effectifs dans les professions de santé, pour les médecins en particulier.
La lecture de l’atlas annuel 2023 de la démographie médicale en France, publié par le CNOM le 7 juin 2023, permet de confirmer la réalité du problème. Et, loin de rassurer sur l’évolution de l’accessibilité aux soins, ce document confirme notamment une répartition inégale des médecins sur le territoire et pointe la très forte augmentation du nombre de médecins en cumul emploi retraite.
Les questions de démographie médicale font régulièrement l’actualité de la presse nationale comme régionale ces dernières années. Nombreux sont les articles qui évoquent les problématiques liées à l’accès aux soins, à l’hôpital comme en ville, en particulier depuis la crise sanitaire de 2020 qui a mis en lumière les problèmes d’effectifs dans les professions de santé, pour les médecins en particulier.
La lecture de l’atlas annuel 2023 de la démographie médicale en France, publié par le CNOM le 7 juin 2023, permet de confirmer la réalité du problème. Et, loin de rassurer sur l’évolution de l’accessibilité aux soins, ce document confirme notamment une répartition inégale des médecins sur le territoire et pointe la très forte augmentation du nombre de médecins en cumul emploi retraite.
Focus sur les médecins généralistes : une répartition inégale sur le territoire
Selon l’atlas annuel 2023 du CNOM, 322 973 médecins sont inscrits au Tableau de l’Ordre au 1er janvier dont 85.364 médecins généralistes en activité régulière (non-remplaçants et non retraités).
Les données de l’INSEE le confirment, la majorité des médecins généralistes exercent à Paris, dans les départements côtiers et dans certains départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Les grandes villes sont des pôles d’attractivité alors que les départements plus ruraux connaissent une densité de médecins par habitants beaucoup plus faible. La différence est par exemple frappante entre les densités médicales par habitant des départements du Rhône et de l’Ain, pourtant limitrophes : 171 MG pour 100.000 habitants pour le Rhône vs 99 pour l’Ain.
Cette disparité est renforcée selon l’âge : tandis que les praticiens de plus de 60 ans sont davantage représentés en région PACA, en Ile-de-France, en Corse et dans certains départements du Centre–Val-de-Loire et de la Bourgogne–Franche-Comté, les MG de moins de 40 ans exercent majoritairement à Paris, en bord de mer, ou en région Auvergne-Rhône-Alpes.
L’âge des praticiens en activité : un facteur de fragilité supplémentaire
Aujourd’hui, la moyenne d’âge des médecins en activité est de 50,3 ans, la part des actifs de moins de 40 ans est de 28,5% et celle des actifs de plus de 60 ans est de 31,1%.
Par ailleurs, si, depuis 2010, l’effectif des médecins en activité semble augmenter, il y a en réalité une diminution des actifs réguliers : +64.4% médecins remplaçants/intérimaires et surtout +259.2% des retraités actifs. L’âge moyen de ces derniers a augmenté de 3 ans (de 67,7 ans à 70,7 ans) sur cette période.
Le nombre de médecins retraités actifs va inévitablement diminuer, ce qui représente un facteur supplémentaire de fragilité pour la décennie à venir, en particulier pour les territoires sous-dotés où les médecins retraités sont nombreux à conserver une activité pour maintenir une offre de soins pour leurs patients.