Publié le 18 juillet 2025

La fin du numerus apertus, une réforme attendue mais quelles limites ?

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Le numerus apertus

Le numérus apertus, instauré en 2020 en remplacement du numerus clausus, avait pour but d’augmenter le nombre de médecins formés tout en maintenant une certaine forme de régulation de l’accès à la formation médicale.

Plus flexible que son prédécesseur, l’efficacité du numerus apertus a néanmoins été jugée insuffisante par le gouvernement. En effet, dans un rapport de décembre 2024 la Cour des Comptes a appelé à une révision du système dont les effets étaient insuffisants au regard des besoins du territoire.

Les objectifs de la suppression

Adoptée définitivement ce 18 juin 2025, la proposition de loi visant à améliorer l’accès au soin met en place 4 mesures, dont la suppression du numerus apertus. Cette suppression à deux objectifs :

  • Augmenter la capacité d’accueil des universités de médecine :

En 2026, la réforme vise à éliminer toute forme de limitation. Chaque étudiant pourra postuler en médecine sans limite de place. Le Ministre de la Santé Yannick Neuder estime que cette mesure permettrait la formation de 3700 médecins supplémentaires par an.

  • Faciliter le rapatriement des étudiants partis à l’étranger :

Pour éviter la forte sélection permettant l’accès à la 2ème année de médecine jusque-là instaurée par le numerus apertus, de nombreux étudiants sont partis étudier à l’étranger. Le gouvernement espère que l’augmentation de la capacité d’accueil des universités et les facilitations mises en place pour leur retour en France inciteront les étudiants partis à l’étranger à réintégrer le cursus en France.

Des mesures remises en question

Augmenter les capacités d’accueil des facultés oui, mais avec quels moyens ? Le nombre d’étudiants en médecine a augmenté de 50% en 10 ans, passant de 8.000 à 12.000 par an entre 2014 et 2024. Mais aujourd’hui les facultés de médecine n’ont pas les moyens de faire face à cet afflux, et manquent aussi bien de personnel que de locaux adéquats.

De plus, les mesures incitatives pour rapatrier les étudiants à l’étranger ont provoqué une levée de bouclier massive de la part du corps médical.

En effet, dans un communiqué du 16 juillet 2025, La Conférence des Doyennes et Doyens de médecine (CDD), l’Association Nationale des Étudiants en Médecine de France (ANEMF) et le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) ont tenu à faire part de leur désapprobation face à des mesures jugées « inéquitables. Pour eux, faciliter le retour d’étudiants partis pour « contourner » le système alors qu’ils étaient en situation d’échec dans le processus classique est loin d’être judicieux.

De plus, une possibilité de réintégration existe déjà avec le concours de 6ème année de médecine ; or, les chiffres sont clairs, le taux d’échec au concours est de 83% pour les étudiants issus d’universités européennes contre seulement 3% pour ceux ayant suivi leur cursus en France. Au regard de ces chiffres, surcharger les universités avec le retour de ces étudiants dont le niveau n’est pas équivalent à celui du cursus classique pose question.

La suppression du numerus apertus fait donc débat. Cette mesure s’inscrit logiquement dans le plan de développement de l’accès au soin mais elle ne sera réellement efficace que si le gouvernement donne les moyens nécessaires aux facultés de médecine pour faire face à l’augmentation du nombre d’étudiants.

La suppression du numerus apertus fait donc débat. Cette mesure s’inscrit logiquement dans le plan de développement de l’accès au soin mais elle ne sera réellement efficace que si le gouvernement donne les moyens nécessaires aux facultés de médecine pour faire face à l’augmentation du nombre d’étudiants.

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